Auparavant j’avais toujours imaginé que l’objectif ultime d’un canapé était de permettre à ses propriétaires de se vâââcher.

C’était avant.

Je vous présente pour le défi13 de janvier, un vieux projet qui traine, qui traine, qui traine, qui traine d’autant plus qu’il a été mis (temporairement, me suis-je dit, comme si on pouvait encore croire aux choses posées temporairement à un endroit, en attendant…) en circulation et en service avant la fin et que tout le monde a accepté sans cri d’horreur les marques d’infinition (hum… infinition. Ben voyons ! Mon français s'améliore à force d'écrire sur ce blog!). C'est d'ailleurs pour cette raison que vous avez déjà entreaperçu ce canapé sur mon blog, là.

Un jour j’ai reçu en cadeau pour cause de départ (pas de moi, des autres, ceux qui possédaient canapé et fauteuils assortis)  un ensemble canapé et fauteuils. Gentil le cadeau, je me rendais bien compte que c’était un beau cadeau, mais j’ai HORREUR des choses trop parfaites (les fauteuils qui vont avec le canapé, qui va avec les meubles etc..) chez moi. Et j’ai HORREUR du faux ancien.

D’ailleurs à ce sujet (la vieillesse des meubles), on peut dire qu’il était parfait le cadeau : les bras du canapé et des fauteuils dansaient la gigue, trois pieds s’étaient détachés parfois avec un morceau de structure, le velours avait archivé trois siècles (3 décennies en fait) de poussières et poils de chien et chats divers.

Grognon, MoAAAAAAA ?????? Défaitiste, négative, MoAAAAAAAA. Jamais. Mais je me voyais mal demander aux enfants de ne pas s’assoir sur les bras des fauteuils, de ne pas sauter sur le canapé etc..

Quand à en faire faire la réfection, et bien, comment dire…. Pesetas en manque. Ou pas envie d’investir là-dedans et de devoir ensuite me retenir d’interdire à chacun d’avoir des mains, des doigts, des jeans, des cheveux et autres poils. On passe.

La solution m’est venue petit à petit. Je vous fais grâce de la démarche intellectuelle ardue et complexe qui m’a conduite à craquer chez IKEA pour leurs tissus (celui-là venait de sortir quand j’ai entrepris l’idée de commencer à penser à un projet).

J’ai démonté les bras et les pieds, j’ai revissé avec de véritables moyeux de roues, j’ai collé et réparé avec de la résine et de la pâte à bois. Cela commençait à être solide, mais… affreux. Plus moyen de laisser le bois à nu, sans vernis, au naturel, comme je l’avais envisagé.

J’ai dépouillé les tissus, j’ai dû remettre de la mousse par endroit, j’ai commencé avec un tissu de doublage juste attaché par des agrafes.

Bilan des achats à cette étape : agrafeuse (qui m’a déjà resservi depuis), agrafes, grosses vis, colle, vite pris.

Mais à cette étape, on pouvait jouer au trampoline sur le canapé presque nu.

On passe à l’étape peinture, étape calme sauf qu’il faut tout de même poncer avant la sous couche. Pas pour ne question de couleur mais pour que la peinture tienne malgré les traces de doigt et la poussière fixées sur les bois. 

Couper le tissu sur le modèle de l’ancien (même déchiré), c’est facile. Placer les motifs : moins facile. Quel casse tête ! (qu’est-ce que j’aime le mieux ? ou est-ce que cela se voit le plus ?...)

Le tendre et le plier, c’est plus facile que je ne le craignais. Mais taper chaque clou !!! J’en ai encore mal aux épaules et aux coudes !!!!!!

Une info : un maillet est inutile. Il faut un marteau et il faut l’emmailloter pour préserver la peinture (raté en ce qui me concerne ! faut dire que je ne suis pas hyper adroite la tête en bas, à cheval sur un dossier, avec un marteau à la main !).

Bilan des achats pour cette seconde étape : des antidouleur, des anti-inflammatoires pour masser les coudes et les épaules, de la sous couche, de la peinture, le tissu, un marteau et surtout les clous de tapissier.

Les clous de tapissier, c’est le + gros investissement. Ne pas hésiter à bien réfléchir à son modèle en fonction de son budget. Pour en estimer le nombre, soit on compte les anciens, soit un divise la longueur des bords par le diamètre d’un clou. C’est la solution que j’ai choisie. Et bien sûr je me suis plantée (pour des clous… ah ah ah).

Je n’ai surtout pas résolu la quadrature du cercle : soit on peint avant de clouer et ainsi on protège le tissu, soit on peint après et ainsi on protège la peinture.

J’ai cru que j’étais plus maligne que les autres et que j’arriverai à ne pas frapper le bois peint.

Résultat : depuis deux ans, les écailles de peinture dues aux coups de marteau ne sont pas recouvertes, certains clous de tapissier manquent. Comme on se sert des sièges chaque jour, inutile de dire que le temporaire dure et dure et dure et dure …..

Le défi 13 maison du mois de janvier 2012 aura eu cette conséquence de me faire redécouvrir le tout et de me remettre au boulot pour finir. J’ai ressorti ma peinture métallisée (couleur plomb et couleur étain) avant qu’elle ne sèche dans les pots. La preuve : la photo des pots à côté des fauteuils……

Ils ne sont pas parfaits mes sièges, loin de là. Il y a des endroits où j’ai honte des lignes brisées formées par mes rangées de clous (quelle idée de vouloir commencer par le dossier du canapé, là où ça se voit le plus !)

  Le placement des motifs dans le dos des sièges a été (vachement bien) étudié parce que le canapé coupe l'espace de ma pièce.

Vous voyez sur cet article, des photos (en travaux) qui ont deux ans (époque où j'ai commencé) et des photos d'aujourd'hui. Les couleurs n'ont que peu pali malgré le soleil. je suis rudement contente d'IKEA sur ce coup.

(mon logiciel de retouche photo a aussi contribué au travail. Il faut que je le dise sinon il risque de se mettre en grève pour manque de reconnaissance. C'est comme ça chez moi!).

Puisqu’on papote, j’en profite pour vous montrer mon meuble rouge et jaune  qui accompagne le tout désormais.

Je l’ai au contraire des fauteuils, entrepris sans réfléchir. Un meuble faux ancien (j’ai HORREUR du faux ancien, je l’ai déjà dit).

Laque rouge et jaune au feeling.

Comment sont faits les dessins ? C’est en général ce que l’on me demande : ils sont peints à la main avec petit pinceau, une baguette et un coton tige.

Comment j’ai fait (je n’avais pas encore commencé ce site et je n’ai pas pensé à prendre des photos de l’artiste à l’œuvre)? J’ai peint les grandes surfaces, puis j’ai placé à plat les parties à peindre (il faut donc retourner le meuble dans tous les sens, mais ainsi  la peinture sèche sans couler). Puis avec un petit pinceau doux, un petit pinceau dur, un baquette et un coton tige on commence à raconter des histoires sous forme de théâtre d’ombres chinoises.

Quand on ne sait pas dessiner, comme moi, voila ce que ça donne.

J’ai rassemblé dans mon imagination les  films de Walt Disney, fantasia, les arbres crochus de Blanche neige, des algues, champignons, dragons, luths, lires et divers instruments de musique à corde plus ou moins impossibles, j’ai ajouté des preux chevaliers, plantes vénéneuses, serpents, monstres du Loch Ness…

Mais si, tout est là, cherchez les, vous trouverez !

C’est juste long (très long) et fatiguant (ouîe mon dos, ouîe mes bras encore une fois).

Tiens du coup ça me donne le courage de regarder un peu plus ma pièce à vivre. Je vais repeindre le plafond qui en a bien besoin et enfin arracher ce papier-peint rose que je déteste. Depuis le temps que je procrastine. De les montrer ainsi je redécouvre mes meubles, que je les aime, et qu’ils méritent (et moi aussi) une petite pièce sympa. Au boulot. Ça tombe bien, le printemps arrive…